Au terme de la présentation générale de cette étude, il reste à formuler une dernière observation. Le monde maritime, a-t-on indiqué, a longtemps constitué et constitue encore en grande partie un monde séparé, à l'intérieur duquel celui de la pêche se trouvait et se trouve situé, microcosme à l'intérieur d'un microcosme plus large... Il découle de cet état de fait qu'en dépit des sérieuses difficultés de mise en oeuvre mentionnées plus haut - ayant trait en particulier au lourd handicap constitué par la pénurie quasi totale de documents de synthèse -,cette dimension réduite du champ institutionnel et social rend sans doute plus aisée que dans un secteur socio-économique moins restreint la vérification concrète d'un schéma théorique d'interprétation de la réalité institutionnelle. Or ce point n'est pas sans intérêt dans la mesure où on peut penser, à titre au moins de spéculation, que les enseignements généraux dégagés à l'intérieur d'un tel micro­cosme, si toutefois les mécanismes et rouages de son fonction­nement ont été convenablement étudiés, ne sont pas entièrement dépourvus de valeur dans d'autres cadres sociologiques plus vastes, peuvent dès lors dans certains cas, tout en se gardant de généralisations abusives, faire l'objet d'extrapolations raisonnables et être ainsi étendus, partiellement, à d'autres secteurs économiquement et socialement plus importants, tel par exemple le secteur agricole.

Quoiqu'il en soit de cette conjecture, dont il ne nous appartient pas de juger de la valeur, il demeure en tout état de cause, comme les développements de cette étude tendront maintenant à le mettre progressivement en relief, que

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.12