réglementaires, qui au cours de ces quarante dernières années ont accru, au moins théoriquement, la rigueur des vérifications administratives et de la tutelle de l'Etat, ont trouvé leur justification officielle dans l'augmentation des ressour­ces publiques mises à la disposition des Caisses Régionales et des coopératives et dans la nécessité d'éviter à l'avenir, à la différence du passé, des "fautes de gestion graves" (22). Ce sont de telles préoccupations qui furent à l'origine du décret du 31 mars 1934 (23) rendant obligatoire l'agrément, par le ministre chargé de la Marine Marchande, des directeurs des sociétés de Crédit Maritime Mutuel, donnant de grands pouvoirs aux inspecteurs, général et régionaux, créant une commission de surveillance ; ce sont ces mêmes préoccupations qui, plus tard, dans deux circulaires successives, en 1957 et 1961, rendirent encore plus difficiles les conditions d'accession à l'emploi de directeur, l'agrément ministériel devenant provisoire pendant un an, les directeurs des Caisses Régionales devant de surcroît posséder désormais des connaissances comptables et bancaires étendues (24). Mais si l'intention était bonne et le souci d'assurer une bonne gestion des fonds publics légitime, l'observateur est cependant amené à s'interroger sur ces différents contrôles, le bien-fondé de leur organisation actuelle, leur efficacité pratique, leurs incidences psychologiques éventuelles.

En premier lieu, ces contrôles multiples sont-ils toujours suffisamment définis quant à leur objet ? La question peut se poser en particulier pour ceux d'ordre administratif, exercés respectivement par les inspecteurs du Crédit Maritime Mutuel et les administrateurs des Affaires Maritimes.

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.121