n'en demeuraient pas moins soumis à la juridiction et à la police de l'Amirauté (27). Des prérogatives de cette dernière, l'Administration de l'Inscription maritime devait d'ailleurs largement hériter, comme la description des pouvoirs généraux et particuliers de tutelle de cette administration sur les prud'homies et les prud'hommes l'a déjà illustré ; d'autre part, ces pouvoirs dévolus au département de la Marine Marchande étaient et demeurent, faut-il le rappeler, exclusifs de ceux que pourraient exercer d'autres administrations ou collectivités, ce qui confère en la matière, comme il est d'usage dans ce secteur, le monopole du pouvoir de surveillance à l'Administration Maritime. C'est donc dans ce cadre général qu'ont surgi les tensions dont il a été fait mention plus haut et dont on retrouve la trace dans les textes administratifs.

Faire état de tous ces textes serait fastidieux et ne présenterait sans doute qu'un intérêt restreint ; tout au plus voudrait-on, à titre d'exemple et pour donner une base objective à ce qui vient d'être dit, en citer quelques-uns parmi les plus significatifs. C'est ainsi que dans une longue dépêche du 5 juin 1852 (28), le ministre de la Marine, après avoir rappelé que ales objections basées sur les moeurs parti­culières et les habitudes morales... ne sauraient entraver l'application et l'exercice uniformes de la loi et du pouvoir administratif", écrivait ces lignes révélatrices d'une situation de fait sans doute ancienne : "Un rapide examen de ces documents (dossiers relatifs aux prud'hommes) suffit à démontrer que les prud'homies ont été pour le département de la Marine la cause de nombreuses difficultés ; que conservant toujours des prétentions à une complète indépendance, elles

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.147