des importations - la première initiative des professionnels fut celle des armateurs de Boulogne qui imposèrent à leurs navires un tour de sortie avec détermination d'un maximum d'apports. Plus tard l'abondance des prises, qui caractérisa la campagne du hareng de 1935 et dont la conséquence immédiate fut un effondrement spectaculaire des cours, incita les armateurs de chalutiers et "drifters" des autres ports à entrer, avec ceux de Boulogne, dans la voie d'une véritable organisation professionnelle. C'est ainsi que sur leur demande commune (4) fut institué par le ministre de la Marine Marchande, dans un contexte bien spécifique qui fera l'objet ultérieurement de longs développements, un comité du hareng. Composé de représentants des armateurs et des patrons, d'un représentant de la Chambre de Commerce, de trois administrateurs chefs de quartier, cet organisme avait pour objet général de "proportionner les apports de harengs aux besoins normaux de la consommation nationale et aux possibilités de l'exportation". Il pouvait en particulier proposer "toutes mesures telles que l'interdiction de sortie de tous les bateaux de pêche ou de certaines catégories de bateaux" pendant une durée plus ou moins longue. Les décisions prises étaient sanctionnées par un arrêté du directeur de l'Inscription maritime au Havre; en outre, en cas de carence du comité, ce dernier pouvait prendre d'office l'arrêté prévu. Dans tous les cas, les mesures adoptées étaient applicables à l'ensemble des professionnels.

Parallèlement, fut institué par un décret du 14 janvier 1936 un "Comité des Grandes Pêches Maritimes" à caractère également obligatoire et qui avait qualité pour prendre, sous réserve de l'homologation du ministre de la Marine Marchande,

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.160