plus ou moins manifeste, qui semble avoir existé de tout temps entre les groupes de pêcheurs et les groupes de terriens environnants n'est sans doute pas à négliger. C'est du moins ce que pense J. Besançon qui, dans son ouvrage "Géographie de la Pêche" (11), observe que "l'intruse subit nombre de vexations avant de se sentir intégrée au monde clos du pêcheur". De toute manière et quelle que soit l'interprétation proposée, le fait demeure, si les résultats de l'enquête de la F.O.R.S. sont fondés, que la proportion des fils et filles de marins solide­ment ancrés dans leur milieu social d'origine, demeure forte; on peut en conjecturer semble-t-il avec prudence que le choix du métier est le plus souvent aujourd'hui encore, pour le jeune issu d'une famille maritime, très fortement soumis à l'influence et à l'emprise de cette famille et du groupe social d'appartenance.

B. L'absence de mobilité géographique.

Elle apparaît également à travers l'enquête de la F.O.R.S. où il est significatif de constater que lieu de naissance, région de résidence et région d'Inscription Maritime coïncident très largement. - lieu de naissance des pêcheurs interrogés. 93,7 % des pêcheurs interrogés étaient nés dans un département côtier (12). Cette constatation est à rapprocher des statistiques publiées par l'Association de Gérance des Ecoles d'Apprentissage Maritime d'où il ressort qu'en 1970 91,45 % des élèves étaient originaires de ces mêmes départe­ments (94,84 % en 1966).

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.23