maritime et du service, se trouvait subordonné à l'autorité hiérarchique) ; que son contrat de travail est soumis au contrôle permanent de l'Administration de tutelle ; qu'enfin cette administration échappe, sous réserve de quelques exceptions, à la compétence des autres départements ministériels et que les Services Extérieurs - où les corps militaires sont nombreux - sont dirigés par des officiers de l'armée de mer, aux attributions multiples, très différentes dans leur nature.

De ce rappel rapide de faits développés antérieurement (11), il ressort que le marin relève dans beaucoup d'as­pects de sa vie d'une administration unique, dite de "synthèse", qui contrôle globalement son existence et le prend d'une certaine manière en charge de l'adolescence à la mort. Dès lors, il n'est pas utopique de conjecturer qu'une telle situation peut difficilement ne pas engendrer chez celui qui la vit un certain type de mentalité, ou mieux une disposition culturelle extrêmement ferme et durable, un "habitus", pour reprendre un concept forgé par des théoriciens de l'éducation - l'habitus désignant en l'occurrence le résultat de l'action éducative et ayant notamment pour caractéristiques de se perpétuer après cessation de l'activité pédagogique et d'être transposable dans toutes les sphères de l'existence (12). Dans le cas précis, comme la remarque implicite en a été faite à plusieurs reprises dans des chapitres antérieurs (13), on peut présumer que le contact permanent et prolongé, "à vie", de l'inscrit maritime avec cette administration omniprésente et très spécifique de la Marine, ses institutions, ses règlements, est "en soi" EDU CATIF, qu'il modèle en conséquence le comportement de l'inscrit et crée - ou pour le moins favorise - le maintien chez ce der-

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.317