Variables suivant les types de pêche, les ports, parfois même les navires, ces pratiques, anciennes ou plus récentes, entretenues par la "communauté", admises par son environnement, apparaissent davantage comme un tissu d'arrangements successifs entre des intérêts divergents que comme une répartition équitable décidée en connaissance de cause par les différents partenaires en présence (13).

a) - De quelques usages et abus engendrés par le système de rémunération "à la part" proprement dite.

L'exemple le plus révélateur des distorsions introduites dans les règles de partage est celui du calcul des frais communs. Ceux-ci on l'a vu, sont, dans le cas de la rémunération à la part proprement dite, déduits du produit brut de la vente avant toute répartition des gains aux équipages. Or, la liste des frais entraînés par l'expédition de pêche - qui ne comportait au temps des bateaux à voile que les vivres et le sel - s'est démesurément allongée au cours de la période contemporaine ; au fur et à mesure de la modernisation des navires (motorisation en premier lieu, dont les conséquences économiques ont lourdement pesé sur la quote-part réservée à l'équipage, emploi des appareils de transmission et de navigation ensuite), tous les frais nouveaux ou presque ont été ajoutés à la facture commune et il est permis de se demander si ces additions successives ne sont pas, dans la majorité des cas, abusives. Ainsi, le combustible, la glace, les appareils électroniques ne devraient-ils pas être à la seule charge de l'armement ? De même, les frais de nourriture sont payés pour

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.282