ou à La Rochelle) : contrôle total ou plus souvent partiel des circuits de distribution ;

- les incidences économiques importantes, au niveau du marché, de "l'évolution frigorifique" : la glace retardant la décomposition du poisson, supprimant les distances, rendait les produits nationaux sensibles à la concurrence étrangère.

Ces trois tendances de l'évolution, relevées sur le vif et dont on a vu qu'elles allaient se consolider au cours des années suivantes, entraînaient des conséquences graves que l'on peut classer sous cinq rubriques.

. Chômage intensif et migrations internes.

L'enquêteur constatait que les problèmes posés se traduisaient "par la présence dans nos ports et sur nos côtes de milliers de chômeurs" (il y avait en 1931 quatre-vingt cinq mille pécheurs} et par l'émigration d'équipages bretons vers d'autres ports, de Boulogne à St Jean-de-Luz, "partout où il faut souquer dur".

. Baisse rapide des gains.

La diminution des revenus était générale, que ce soit à la pêche industrialisée, à la grande pêche ou à la pêche côtière. Il faut d'ailleurs noter au passage qu'il était souvent plus rémunérateur à l'époque de naviguer à la pêche côtière qu'à la grande pêche, laquelle n'avait pas encore opéré sa mutation technique ; à l'inverse, la pêche hauturière utilisant le chalut apparaissait comme la plus avantageuse pécuniairement pour les équipages. Mais de façon générale, la situation du marin était décrite comme précaire, souvent misérable (85).

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.227