Fausse alternative et véritable enjeu :gagner les élections européennes de 2009

D’alternative européenne, il n’y en a pas. Comme l’écrit éloquemment Bernard Poignant, en cas de non ratification par la France, "il n’y aura pas de troisième traité. Il n’y a pas eu de plan B, il n’y aura pas de plan C et on pourra épuiser toutes les lettres de l’alphabet. Surtout la France aura tué son enfant : l’Europe,celle qu’elle a initiée par la déclaration Schuman du 9 mai 1950. Ou alors l’Europe continuera sans nous. Car ce nouveau non français ne pourra pas être un veto pour les autres. Le Parti socialiste français aurait là une responsabilité, non pas devant ses électeurs, mais devant l’Histoire. Il signera probablement sa fin."

Sur un plan mondial, l’Europe blessée, la France isolée, recroquevillée, satellisée, il n’y aura plus de contrepoids à l’hégémonie américaine et au modèle de développement ultra libéral qu’elle véhicule. Les véritables et uniques interlocuteurs seront chinois, indiens ; le Wall Street Journal exultera, comme naguère lors du non français au référendum. Nous seront sortis de l’histoire .

Pour éviter ce scénario catastrophe mais bien réel, il faut à la fois ratifier les traités et se concentrer sur les vrais enjeux : l’avènement à terme, au sein de l’Union européenne, d’un nouveau modèle de développement, solidaire, ouvert sur le monde .

Pour atteindre un tel objectif –ou commencer de l’atteindre- il faudra une volonté politique, très peu présente aujourd’hui en Europe et utiliser tous les instruments disponibles, notamment dans les traités de Lisbonne… ! Cela ne se fera pas sans changement de majorité au Parlement européen et au Conseil.

Le monde ne nous attendra pas .

12 janvier 2008

Louis Mordrel

Nécessité de ratifier les deux traités de Lisbonne - p.2