- d'abord parce que le Parlement Européen, dispose de pouvoirs non négligeables, surtout depuis le traité sur l'Union Européenne.

- ensuite parce que le Parlement qui va être élu, qui sera en place jusqu'à la veille de l'an 2000, sera confronté à des problèmes d'une très grande complexité, à de véritables défis.

Dans ce contexte, il sera traité ici:

- dans un premier temps de la genèse de la construction européenne qui a été et demeure une construction très originale, "sui generis", au regard du Droit International et des institutions qui en sont nées ainsi que de leurs fonctions respectives, dont celles du Parlement Européen.

- dans un second temps, de quelques défis importants auxquels sera confrontée l'Union Européenne et des voies d'évolution possibles.

I - Genèse de la construction européenne et situation institutionnelle actuelle

a) en 1945, à l'exception de quelques pays (la Suisse, la Suède, la Péninsule Ibérique), l'Europe était en grande partie détruite. Politiquement elle n'existait que par procuration, sous orbite américaine ou soviétique. On gérait les conséquences de Yalta; les empires coloniaux se désagrégeaient.

Dans ce contexte sont nés successivement à l'Ouest:

- sur un plan militaire, en 1948, l'organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN);

- sur un plan économique, pour gérer l'aide du Plan Marshall (1947), l'OECE (Organisation Européenne de Coopération Economique) (1948) regroupant 18 pays - l'OECE devient en 1961, avec l'entrée du Canada et surtout des Etats-Unis, puis du Japon, l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique);

- sur un plan politique, pour prolonger cet effort d'unification économique, le Conseil de l'Europe (1949) .

Mais le pas décisif est franchi en 1951 (après la déclaration Schuman du 9 mai 1950). Devant la montée des périls (guerre de Corée) et les résultats limités du Conseil de l'Europe dépourvu de pouvoir exécutif, six Etats européeens - la France, l'Allemagne, l'Italie, la Belgique, le Luxembourg, les Pays Bas - décident, sous l'impulsion de Jean Monnet et de Robert Schuman, de passer de la simple et inefficace coopération intergouvernementale européenne à un début de Communauté supra-nationale, se caractérisant par des délégations de souveraineté des six états membres à un Exécutif commun dénommé alors Haute Autorité, cela dans le domaine très concret du Charbon et de l'Acier. C'est la CECA.

L'approche pragmatique de Jean Monnet l'avait emporté. JeanMonnet qui avait notamment déclaré:

De l'union européenne et des défis qui lui sont lancés - p.2