pêche "exercée à l'aide d'unités dont la propriété ou la co­propriété appartient en majorité à des marins-pêcheurs embarqués à bord, et à leur famille, et dont l'équipage est rémunéré à la part" (71).

Concrètement, il résultera de cette définition :

- qu'une proportion importante des effectifs pratiquant la pêche au large sera composée de marins artisans : c'est ainsi qu'en 1969, en utilisant le critère indiqué ci-dessus, le Plan dénombrera 31.583 pêcheurs artisans (contre 36.254 en 1965) et 6.500 pêcheurs industriels (72), alors que la statistique des Gens de Mer, au premier janvier de cette même année, recensera de son côté 25.366 marins pratiquant la pêche côtière, 11.835 la pêche au large et 1.907 la grande pêche (73);

- que la contribution du secteur artisanal, compte tenu de la définition ci-dessus, à la production nationale sera im­portante puisqu'elle se traduira - toujours selon le Plan - par des apports représentant en volume le tiers des prises de poissons et de crustacés et en valeur 40 % du chiffre d'affaires total à la production de ces mêmes produits (74).

On voit donc, à la lecture de ces chiffres, qu'il existe en France une dualité dans les structures de production (75), comportant deux secteurs économiques non pas séparés, mais distincts :

- le premier dit "artisanal", ne se réduisant pas à la seule pêche côtière mais l'englobant, caractérisé par le fait que le ou les propriétaires sont embarqués à bord, comportant des effectifs nombreux, rémunérés à la part, d'une productivité à l'homme faible, produisant des espèces de qualité, d'un prix

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.356