maritimes par des bouleversements techniques importants, survenant après une longue période d' immobilisme, et cela tant au plan international que national : développement de la motorisation, du chalutage industriel, utilisation généralisée de la glace, apparition et mise en oeuvre des techniques de réfrigération entraînant une périssabilité moindre du produit consommable et de ce fait réduisant de manière spectaculaire les distances géographiques, accroissant au niveau des marchés la concurrence. Une augmentation substantielle et mal maîtrisée de la production ne pouvait que résulter de cette situation révolutionnaire, avec comme corollaire la recherche avide, par les pays grands producteurs, de débouchés nouveaux, même à des prix peu élevés, de "dumping" ; dès lors,l'abaissement des prix de revient devenait objectif prioritaire. Pour l'atteindre, la concentration et l'intégration économiques, à travers la mise en oeuvre de grands complexes portuaires, allaient rapidement se développer sur une large échelle au Royaume-Uni et en Allemagne ; à l'inverse, de nombreux petits ports artisanaux, dont l'usage devenait sans grande utilité, commencèrent à dépérir dans plusieurs pays européens. Cette conjoncture difficile devait en outre se trouver aggravée par les effets dévastateurs de la "crise" mondiale : récession, sous-emploi et chômage généralisés.

On comprend, clans ces conditions, que les structures socio-économiques de la pêche française, dont on a vu qu'elles se caractérisaient à l'époque par la quasi-absence de très grandes maisons d' armement d' échelle internationale, la présence au contraire de multiples comptoirs familiaux (S.A.R.L.) et sociétés de quirataires, l'existence d'un secteur artisanal

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.370