l'adhésion psychologique de ces équipages à ces idéologies et institutions, on peut penser qu'en retour lesdites idéologies et institutions, en réactivant une atmosphère corporative préexistante, ne serait-ce précisément que par les nouvelles "pratiques institutionnelles" engendrées par les réunions de syndi cats et de comités de pêche, ne pouvaient qu'affermir, en s'appuyant sur les mêmes représentations mentales d'intérêts communs et de défense solidaire de ces intérêts, cette pratique de la rémunération à la part, ce qui, on en conviendra, n'était pas sans importance pour les armateurs et les patrons artisans;

- en second lieu, pour les seuls chefs d'entreprises industrielles et commerciales, et spécialement pour l'armement, on peut présumer qu'il y a eu dès l'origine et durant les pre mières années de fonctionnement du système jusqu'aux années soixante, compte tenu des poids économique et culturel différents des deux secteurs en présence, non seulement, comme on l'a vu, uitilisation du nombre des pêcheurs à des fins qui étaient à la fois spécifiques et bénéfiques à ces chefs d'en treprise, mais aussi, et dans la même logique, contrôle plus ou moins dissimulé de l'ensemble du secteur des pêches maritimes, le régime des "catégories" (100) offrant en effet aux responsa bles de l'industrie et du commerce de larges possibilités d'in fluence et de pression sur les partenaires économiquement et culturellement moins bien placés qu'eux-mêmes, bien que juridi quement eu situation d' égalité : patrons-artisans, équipages industriels et artisanaux. Sur ce point, le syndicalisme "corporatif" induit par l'organisation interprofessionnelle, coupé - et donc isolé - des préoccupations et des luttes des grandes centrales,même si statutairement il y était rattaché, ne pou

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.381