De l'étude jointe en annexe et des commentaires cri tiques qui y sont inclus, il ressort qu'au cours des deux grandes grèves de 1967 et 1968, l'idéologie interprofessionnelle, les organisations syndicales, les institutions de l'interprofession - en l'espèce le bureau du Comité Central des Pêches Maritimes et les Fonds régionaux d'organisation de marché (F.R.O.M.), sans compter les structures "ad hoc" mises en oeuvre en ces circonstances et dans le même esprit corporatif -ont étroitement "fait système" avec la sphère de la production. En effet, en chacune de ces occasions la grève a été déclen chée par les syndicats locaux C.G.T. et C.F.D.T. à la suite d'une baisse importante des gains des pécheurs, concomitante à une chute brutale des cours imputable elle-même à un engorgement du marché, les liens entre les deux faits précités, chute des cours et donc des revenus, étant évidemment automatiques compte tenu des systèmes de rémunération en vigueur, "à la part" ou "au minimum garanti". Or précisément,on aurait pu penser que ces syndicats locaux, ou a fortiori leurs fédérations respectives, remettraient peut-être en cause, à la faveur des circonstances, sinon le principe, du moins les modalités d'application, voire les abus, de ce système de rétribution ; ce ne fut pas le cas, si ce n'est d'une manière tout à fait incidente,"in fine", en février 1967 (103), et ces organisations représentatives des pêcheurs axèrent au contraire la quasi-totalité de leurs revendications sur un objectif principal : la revalorisation substantielle des: prix à la production par l'assainissement du marché, à obtenir par des mesures comme le contrôle et la limitation des importations en fonction de la production nationale, la coordination des F.R.O.M. entre eux,

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.383