rale, d'ouverture des frontières (Traité de Rome) -, en même temps que de compromis entre deux modes de production différents, l'un dominant et l'autre do-miné. Dès lors, si les deux exemples choisis sont, comme nous le pensons et pour les raisons déjà indiquées, significatifs du fonctionnement habituel du système en cause (108), on peut présumer que si cette organisation interprofessionnelle - dont les institutions proprement dites font partie intégrante - a survécu en l'état jusqu'à nos jours, c'est en raison de ce double caractère qui vient d'être rappelé et dont les partenaires patronaux en présence retiraient et continuent de retirer des bénéfices plus ou moins importants suivant le mode de production auquel ils appartiennent.

Si cette conjecture est exacte, il apparaît en conclusion de ces développements relatifs aux comités de pêche et syndicats et ce, à titre d'hypothèse générale d'interprétation des phénomènes décrits :

- que cette fois encore, les sphères idéologique et culturelle, juridique et institutionnelle ont constitué, à partir de celle de la production (bouleversements économiques des années trente) et en relation dialectique constante avec elle, un "ensemble", dont la cohérence a été assurée jusqu'à nos jours par la doctrine corporative interprofessionnelle ;

- que cet "ensemble" a concrétisé, à un moment donné de l'histoire des pêches maritimes nationales, un compromis entre les différentes forces économiques existantes, industrielle et commerciale d'une part, artisanale de l'autre, en vue de permettre à ces forces de mieux faire face aux dangers communs qui les menaçaient et de subsister de la sorte, en l'état ou presque, dans une conjoncture internationale très troublée. Ce but devait être atteint ; pendant longtemps l'organisation mise en oeuvre allait

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.392