révolution technique amorcée en 1953 avec le Fairtry I (5). Effectivement, par rapport aux chalutiers classiques de l'immédiat après-guerre, naviguant au charbon, relevant le chalut "par le travers", aux moyens de conservation beaucoup moins élaborés, le pas franchi était important ; il ne devait pourtant constituer qu'une première étape sur le chemin du progrès technologique appliqué à la construction navale et aux techniques de la pêche.

Très rapidement, en effet, sous l'influence de facteurs variés, dont la pénurie de denrées alimentaires d'origine agricole, le Japon, l'U.R.S.S. et plus tardivement la Pologne et l'Allemagne de l'Est entraient dans la compétition. A la même époque ou peu s'en faut, la République Fédérale d'Allemagne, chassée des eaux territoriales de Norvège, étendues à douze milles par une décision unilatérale de ce pays, optait pour le grand chalutage industriel. La compétition - ou la mêlée... - devenait alors générale , chacun des Etats concer nés augmentant de façon considérable son potentiel de capture. L'U.R.S.S., en particulier, mettait au point un programme gigantesque de construction navale dans le cadre de son plan de développement des pêches. Ce programme est aujourd'hui en bonne voie de réalisation : après les chalutiers de type Pouchkine ou Maïakowski, armés par des équipages d'une centaine d'hommes, d'une capacité quotidienne de congélation de vingt tonnes de filets de morues et dix tonnes de poissons entiers, ont été successivement mises sur cales dans ce pays et effectivement lancées des unités d'un tonnage unitaire de plus en plus impressionnant, aux possibilités accrues. Tel est le cas notamment des fameux "navires-usines mères" des flottes haren-

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.409