population maritime nombreuse : on naviguait pour "gagner ses Invalides". Mais, avec la mise en oeuvre progressive d'institutions de prévoyance et du régime général de Sécurité Sociale, cet avantage est apparu moins important : on continuait alors à naviguer parce qu'on ne voulait pas perdre ses "droits acquis", ce qui était le cas jusqu'en 1950, aucune coordination n'existant avec d'autres régimes. Le changement de métier se manifestait seulement d'une génération à une autre - les fils rompant avec l'ancienne tradition - mais très rarement en cours de carrière. Aussi, de plus en plus nombreux étaient ceux qui hésitaient à s'engager dans un métier pénible à beaucoup d'aspects et dont ils savaient qu'ils ne pourraient pratiquement le quitter sans préjudice matériel plus ou moins grave. Leur hésitation était accrue du fait que les possibilités d'emploi consécutives à l'industrialisation, fruit elle-même de l'évolution économique, se faisaient plus nombreuses. La crise de recrutement - notamment de la marine de commerce - risquait de s'en trouver aggravée.

C'est pour remédier à cette situation difficile, archaïque et contraire aux impératifs de mobilité professionnelle d'un pays industriel, que le gouvernement, dès 1950, avait promulgué deux décrets de coordination du régime des marins avec le régime général. Mais c'est en 1966 que le législateur, par une loi du 12 juillet (30), devait faire le pas décisif en permettant aux Gens de Mer, au terme d'une carrière courte, égale ou supérieure à cinq ans, de conserver le bénéfice de leurs annuités de service pour en bénéficier à soixante-cinq ou soixante ans, lors de l'entrée en jouissance de leur pension vieillesse Sécurité Sociale. Suivant les milieux

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.426