II était inévitable, dans ces conditions, que l'avenir des sociétés de quirataires se trouvât posé, out au moins dans le secteur de la pêche industrielle. Aujourd'hui, il de meure entier et on peut conjecturer qu'en ce qui concerne les navires d'un certain tonnage, ces sociétés disparaîtront dans un délai plus ou moins rapide. En effet :

- en l'absence d'avantages fiscaux, les détenteurs de gros revenus n'investiront plus ou peu, comme c'est déjà le cas, dans la construction de bâtiments de pêche. Or, il n'est plus possible, à une époque où le coût de construction de chalutiers ou de thoniers atteint des chiffres très élevés, d'en assurer le financement par la seule participation de "petits" quirataires traditionnels.

- En second lieu, on voit mal comment ces sociétés, dans l'état actuel des règles juridiques régissant leur fonctionnement, pourraient satisfaire aux exigences de dimension économique requises par la concurrence internationale et par les Pouvoirs Publics, alors que leur objet est limité à l'achat, à l'administration et à la licitation d'un navire. Cette conception "atomistique" d'une société juridique liée à un bien réel - qui a pu présenter certains avantages dans le passé constitue de nos jours un frein puissant à la constitution, souhaitée à juste titre par le gouvernement, d'entreprises commercialement compétitives, pratiquant l'intégration verticale (production et distribution). En particulier, même si par l'intermédiaire de gérances d'armement, plusieurs sociétés de quirataires peuvent être réunies et gérées par une ou plusieurs personnes habilitées à cet effet, cette pratique, courante en Bretagne-Sud et sur le littoral atlantique, ne permet

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.438