créée en 1955 la "Confédération des Organismes de Crédit Maritime Mutuel", ayant notamment pour objet "le maintien de relations étroites entre les adhérents pour donner au mouvement la cohérence nécessaire à la défense de ses intérêts" (45). Procédant du même souci de réorganisation et d'unification, les conditions requises pour devenir directeur d'une caisse régionale de Crédit Maritime Mutuel seront rendues plus difficiles qu'au-paravant en 1961 : désormais, l'agrément du directeur par le ministre de tutelle, obligatoire depuis 1934 (46), sera subordonné au passage d'un examen subi par les postulants devant l'inspecteur régional du Crédit Maritime et un représentant de la Caisse Centrale, et ce n'est qu'après classement par ordre de mérite et choix exercé par le conseil d'administration de la caisse régionale concernée parmi les trois ou quatre preraiera, que le dossier sera soumis à l'agrément du ministre (47); cet agrément sera provisoire pendant un an et, par la suite, susceptible de retrait par les Pouvoirs Publics sur avis conforme de la Commission Supérieure de Crédit Maritime Mutuel. Ces exigences, rendues nécessaires par "l'importance prise par les opérations traitées par les caisses régionales et leurs activités nouvelles" (48), n'en traduiront pas moins, objectivement, une diminution de l'autorité, de plus en plus symbolique, des conseils d'administration de ces caisses régionales composés de professionnels : ces derniers, confrontés aux réalités économiques et financières d'une société moderne, n'étaient pas préparés à les assumer. L'influence de la Caisse Centrale de Crédit Coopératif se trouvera renforcée d'autant par cette impuissance des principaux intéressés à gérer efficacement leurs propres organismes.

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.444