I - Les Premiers Comités de Pêche.
A - L'avant guerre

- Jusqu'à la veille de la dernière guerre, la plupart des professionnels demeuraient isolés dans le cadre de leur port. En particulier, qu'il s'agisse de l'exploitation des zones de capture ou de la mise en oeuvre d'une politique concertée de commercialisation des prises, il n'existait aucune coordination, à quelque niveau que ce soit, local, régional ou national, entre armateurs ou patrons-artisans exerçant la même pêche. Une telle situation ne pouvait manquer d'engendrer des conséquences dommageables, notamment ichtyologiques et économiques, dont les Plus spectaculaires étaient la surexploitation des fonds de pêche (elle fut constatée dès 1928 - 1929 en ce qui concerne certaines zones de chalutage), la fluctuation brutale des cours par suite de l'extrême irrégularité du tonnage des captures offert à la vente, des difficultés périodiques d'écoulement des espèces saisonnières (sardine, thon, maquereau), un mauvais approvisionnement des industries de tranformation susceptibles de les absorber. Cette situation se répercutait de façon inévitable sur les rémunérations des équipages, du fait du système de rétribution en vigueur, celui de "la part".

- En second lieu - et ce point est fondamental - les structures socio-économiques de l'industrie des pêches françaises se caractérisaient à la fois à cette époque par la présence sur le littoral d'une main-d'oeuvre pléthorique, conséquence du système de conscription en vigueur, l'Inscription Maritime, et l'existence d'un secteur industriel en grande

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.158