effet travailler moins de quinze heures contre 33 % à la pêche au large. Cependant la situation demeure variable suivant le type de pêche côtière : des horaires d'une durée inférieure à dix heures ont été relevés dans cette enquête pour 41 % des pêcheurs utilisant des casiers (mais seulement pour 26 % de l'ensemble des côtiers) ; par contre,45 % des pêcheurs côtiers interrogés ont déclaré passer sur les lieux de pêche dix à vingt heures et plus par jour.

b) - Les horaires de repos.

Compte tenu des moyennes journalières de travail venant d'être mentionnées, les temps de repos ne peuvent être très longs. Mais, plus encore que leur brièveté, c'est leur fragmentation excessive qui apparaît comme un véritable facteur traumatisant empêchant toute récupération physiologique. C'est ainsi que l'un des médecins des Gens de Mer précédemment cités, embarqué successivement sur deux chalutiers, le premier à Lorient, le second à Boulogne, pendant dos marées de quatorze et onze jours, a constaté que sur les quarante-neuf et trente-deux périodes de repos dont avaient respectivement bénéficié les équipages, 88 % d'entre elles ne dépassaient pas trois heures d'affilée... (20).

Ces observations concordent eu demeurant avec celles faites par M. Le Naour, qui e comptabilisé los périodes de repos des marins de Boulogne au cours de différentes campagnes de pêche : lors de soixante marées longues (douze jours), la proportion, sur les lieux de pêche, de temps de repos inférieurs à trois heures, atteignait 86,7 %, de trois à six heures 10,7 % et supérieurs à six heures 2,5 % ; lors de sept marées courtes (six jours), 97,-% des périodes de repos n'atteignaient pas trois heures (21).

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.262