mois de présence au rôle d'équipage. A la grande pêche, congés payés et repos compensateurs additionnés équivalent à dix jours et demi de repos par mois d'embarquement (26), soit quatre-vingt-dix jours par an, répartis entre les campagnes. A la pê­che industrielle, la Convention Collective de Boulogne stipule, dans son article 37, qu'outre le congé légal, "les équipages ont droit à un congé supplémentaire de six jours par an" (27). Par contre, pour les pêcheurs naviguant à la part, rémunérés en qualité "d'associés" et de ce point de vue ne pouvant être considérés comme salariés, le Code du Travail Maritime ne prévoit pas l'octroi de congés payés. Il n'en fut pas accordé effectivement jusqu'en 1963, même dans des ports comme Concarneau, où la pêche pratiquée était pourtant de type industriel ; mais à la suite de mouvements sociaux importants, à Concarneau précisément et aussi à La Rochelle, des avenants aux conventions collectives de ces deux ports furent apportés, incluant deux jours et demi de congé "par mois effectif de présence au rôle d'équipage" (28) (un tiers il est vrai de la charge financière afférente à ce congé devant être supporté par le bénéficiaire). Mais il est important de préciser que, dans de nombreux autres ports, la plupart des équipages ne bénéficient encore d'aucun congé rémunéré.

E - Non-respect des conventions collectives.

Enfin la tendance, observée précédemment, à l'allongement excessif de la durée quotidienne de travail contrevient formellement tant à la législation maritime qu'aux conventions collectives portuaires. Dans ses articles 24 et 25, le Code du Travail Maritime prévoit en effet que le travail à bord des

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.267