navires est de huit heures par jour et de quarante-huit heures par semaine, le principe des heures supplémentaires étant cependant admis dans une limite de cent soixante heures par mois. Ainsi, pour une durée maximale de trois cent cinquante-deux heures mensuelles, réparties sur la base de six journées par semaine, la durée quotidienne de travail ne devrait pas dépasser quatorze heures. Les Observations précédentes ont montré que ces moyennes sont rarement respectées. Il en est de même pour la réglementation relative aux heures de repos en pêche, prévues par certaines conventions collectives (29) et dont les prescriptions sont en fait peu observées. Leur respect dépend, il est vrai, en grande partie de l'attitude des patrons de pêche, dont le rôle demeure - et l'analyse en sera faite dans les lignes qui suivent - prépondérant dans l'organisation et la répartition du travail.

II - La situation de dépendance des équipageset des patrons

L'atmosphère régnant à bord d'un chalutier ne ressemble guère, d'après les témoignages recueillis et confirmés par l'observation et des résultats d'enquête, à l'image parfois idyllique, dressée par certains auteurs, évoquant la solidarité des membres d'un même équipage. Bien au contraire, c'est en termes vifs que s'expriment nombre de pêcheurs hauturiers à propos de l'ambiance existant à bord et du rôle joué par le patron dans l'organisation du travail. Ce climat de tension entre patron et équipage - surtout sensible à la pêche industrielle et servi industrielle (30) - est en grande partie imputable, semble-t-il, à ce que tous les pêcheurs, des matelots au capitaine, se trouvent placés dans une situation de dépendance.

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.268