quelques hommes qui pratiquent encore le partage pur et simple - parts attribuées au bateau, aux engins de pêche, au moteur, aux hommes -, la majorité des armements de pêche artisanale ont adopté le principe de la déduction, avant toute répartition, des frais communs : du produit brut de la marée sont retirées les dépenses occasionnées par l'expédition de pêche, telles que taxes et frais de débarquement, gaz-oil, huile moteur, glace, location des appareils électroniques, vivres, charges sociales etc., cette liste pouvant - on le verra - être allongée suivant les lieux et les usages. La part de l'équipage représente de nos jours de 30 à 50 % de la somme restante ou produit net, la part de l'armement de 50 à 70 % (2) Dans ce système, la rétribution des pécheurs - entre autres inconvénients - dépend directement du montant de la vente de la "marée" et aucune assurance n'existe pour eux d'une rémunération convenable en cas d'apports ou de commercialisation médiocres.

b) - La rémunération "au minimum garanti" se différencie de la précédente par l'existence d'un salaire minimum mensuel,versé au matelot dans le cas où sa part de pêche n'atteint pas un certain seuil. Dans ce système, pratiqué à la grande pêche et une partie de la pêche industrielle (3), le marin reçoit un pourcentage - exprimé en millièmes - du produit net de la vente ; le montant de la production appartient entièrement à l'armement, qui prend à sa charge les frais de l'entreprise; la notion de dépenses communes a donc disparu. Si le pourcentage touché par le marin après la marée est inférieur au gain minimum garanti mensuellement, l'armateur est tenu théoriquement de lui verser la différence. Le "minimum garanti", d'abord égal au salaire forfaitaire mensuel des

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.274