IV - Quelques raisons du maintien du système de rétribution à la part.

Brièvement énumérées, ces raisons peuvent être regroupées sous quatre rubriques principales.

- Tout d'abord, il ne paraît pas douteux qu'en rémunérant la main-d'oeuvre maritime sur le résultat quantitatif de la pêche, le propriétaire du navire est par ce moyen soulagé des tâches de contrôle de la production. Les travailleurs ont en effet directement intérêt, du fait du lien entre leur "salaire" et les résultats financiers "de la marée", à ce que les apports de poisson soient les plus massifs possible, tout au moins le croient-ils (25). La direction et la discipline de la main-d'oeuvre sont par conséquent prises en charge par les marins eux-mêmes. Ainsi, il n'est pas rare à la pêche artisanale, que les matelots embauchent ou débauchent leurs coéquipiers en fonction de l'ardeur que ceux-ci mettent à l'ouvrage ; à la pêche industrielle, l'armateur se décharge sur le patron de l'établissement de cette auto-disciplines En d'autres termes, la rémunération à la part étant une incitation considérable à pêcher davantage, permet d'obtenir, eux moindres frais, une productivité maximum sur un plan quantitatif sinon qualitatif.

- En second lieu, le fait de payer son équipage en fonction du produit réalisé et seulement lorsque la valeur commerciale en est connue, assure à l'armateur ou au patron artisan une sécurité de trésorerie que ne possèdent guère d'autres entrepreneurs; les risques inhérents à une production fluctuante (mauvaises marées) se trouvent ainsi sensiblement atténués. A la pêche artisanale, par ailleurs, l'usage admis par

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.288