largement accrue, non seulement dans de grands Etats indus­triels comme l'Allemagne (dont les apports de 337.000 t. en 1919 atteindront 665.000 t. en 1937) (80) ou le Royaume-Uni, notamment à Hull (81), mais également, quoique de façon moins rapide, en France.

Dans ce dernier pays, le secteur industrialisé va prendre de l'importance : à la grande pêche, le nombre des voiliers diminuera, inéluctablement, pour disparaître dès 1937 (82) ; à la pêche hauturière, des ports comme Boulogne, Lorient Kéroman, La Rochelle, armeront des flottilles de plus en plus nombreuses de chalutiers. Fait essentiel cependant, à côté de cette "pêche, industrielle", subsistera .une "pêche artisanale" aux effectifs pléthoriques, en voie de motorisation accélérée, mais dont les techniques de pêche n'évolueront guère : sa productivité relative en diminuera d'autant.

En définitive, sur un double plan technique et économique, cette période de l'entre-deux guerres aura constitué une phase décisive de l'histoire de la pêche maritime puisque c'est de cette époque que date la mise en place généralisée de structures modernes de production et de distribution. Mais en France, du fait de l'existence entretenue par le régime de l'Inscription maritime de nombreuses populations de pêcheurs s'adonnant à la pêche côtière, du dynamisme moins grand, comparé à celui de leurs collègues étrangers, des armateurs à la grande pêche et à la pêche hauturière, sauf à Boulogne, cette évolution, comme on le verra bientôt, aura lieu sans doute, mais en accusant un certain retard, les yeux davantage tournés vers le passé que vers l'avenir. Cet avenir ne s'imposera

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.225