Cet avenir ne s'imposera finalement de façon irrésistible qu'après la Seconde Guerre mondiale.

B - Les conséquences de cette évolution technique

Un témoin direct et engagé de cette évolution des pêches durant l'entre-deux-guerres, le R.P. Lebret a consigné dans divers ouvrages très documentés les résultats des recherches, personnelles ou collectives, dont il fut le principal réalisateur ou le promoteur (83). Ses observations, largement recoupées par les informations économiques et sociales en notre possession, demeurent aujourd'hui encore une source précieuse de renseignements pour quiconque cherche à mieux connaître l'évolution de l'industrie des pêches et la vie des pêcheurs aux alentours des années trente. Aussi en reproduira-t-on quelques traits essentiels avant de chercher à en dégager la signification générale et les principaux enseignements.

Dans sa première enquête (84), dont la réalisation devait durer vingt-deux mois, de 1929 à 1931 le R.P. Lebret notait déjà los transformations en cours évoquées plus haut des structures de production et de distribution. Ces transformations se traduisaient par trois séries de données

- l'abandon des petits ports, un bon tiers d'entre eux étant en voie de disparition ;

- la mise en place de complexes portuaires, autour de villes comme Boulogne, Fécamp, Concarneau, Lorient-Kéroman, La Rochelle. Une véritable "industrialisation" de la pêche s'y amorçait ; à l'intégration horizontale se traduisant par la constitution de maisons d'armement disposant de navires nombreux, s'ajoutait, dans certains cas encore rares, l'intégration verticale. (comme à Boulogne