1. - Dans le secteur des échos maritimes coexistent deux modèles de production différents.

On a indiqué dans le chapitre préliminaire que "de tout temps la distinction a été faite entre la pêche au large et la pêche côtière ; entre la capture lointaine à bord de na­vires importants et la pêche à proximité des côtes sur une embarcation de faible dimension" (68). Cela étant, la difficulté commence quand il s'agit de préciser ce à quoi correspondent exactement de nos jours la pêche industrielle et la pêche artisanale. Cette dernière se confond-elle en particulier avec la pêche côtière telle qu'elle est définie dans les textes administratifs énoncés antérieurement ? (69). Il est permis d'en douter, surtout depuis que la motorisation, et de façon géné­rale le progrès technique, sont utilisés dans une assez large mesure par les patrons-propriétaires embarqués ; à l'inverse, la pêche industrielle se réduit-elle au seul secteur de production où se pratique la rémunération au minimum garanti ? Cette définition apparaît à son tour beaucoup trop restrictive quand on considère qu'une grande partie des équipages bretons et charentais,rétribués "à la part" et sans propriétaire à bord, pratiquent en fait, sans qu'aucun doute ne soit possible à cet égard, une pêche très industrialisée tant par les moyens mis en oeuvre (navire, technique) que par la durée des "campagnes de pêche" ou des "marées" (pêche lointaine - chalutage hauturier). Aussi, devant ces difficultés, après avoir constaté avec le Comité des Pêches Maritimes du Vie Plan. que la fron­tière entre les deux secteurs en cause est "imprécise" (70), on se ralliera, en l'absence de solution idéale, à la définition donnée par ce comité,de la pêche artisanale, à savoir la

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.355