total des marchés du poisson et de ses dérivés industriels ; dans cette situation de force, elles ont dicté leurs lois aux producteurs plus nombreux, économiquement dispersés, soit en les "absorbant", soit en imposant leurs conditions d'achat. Cette intégration verticale, à partir de la "distribution", a notamment été réalisée de façon quasi absolue en R.F.A. et au Royaume-Uni, de manière plus souple en Norvège, Suède, Danemark, Pays-Bas ; elle est en bonne voie de réalisation en Italie et en Espagne ; la France, bien qu'avec un temps de retard, n'échappe pas, comme on le verra bientôt, à ce processus général d'évolution ; la situation est évidemment analogue aux U.S.A. et au Canada. D'ores et déjà, peu après la mise en ap­plication de la politique commune européenne de la pêche, quelques mois après l'intégration complète de la Grande-Bretagne parmi les Six, l'observateur peut donc constater l'existence d'un marché commun des firmes internationales s'étendant aux deux rives de l'Atlantique. Ces firmes, du fait de leur envergure commerciale énorme - elles règnent sur de véritables empires -,réalisent des bénéfices importants par le moyen d'une commercialisation de masse de produits standardisés, transformés (conserves et semi-conserves) ou surgelés ; elles compensent ainsi aisément le déficit d'exploitation dont il a été fait mention plus haut. Mieux, il arrive fréquemment qu'elles aggravent ce déficit, volontairement, pour hâter la disparition de quelques concurents non intégrés ou non liés à elles par contrat, les procédés employés pour atteindre ce but étant à la fois simples-et bien connus : abaissement artificiel des prix à la première vente (halles à marée) ; course effrénée au progrès technique, d'un coût particulièrement élevé, que ne

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.413