Comité des Pêches Maritimes du Vie Plan devait expliquer cette prestation, apparemment peu convaincante,de l'industrie halieutique nationale par diverses raisons et notamment par "l'in suffisance des capitaux propres de l'armement, l'appauvrissement de certains fonds de pêche compromettant la rentabilité des unités classiques, la structure des entreprises françaises face à la concurrence européenne, l'imparfaite adaptation de la production au marché intérieur" (18).

Ces quatre raisons étaient effectivement très impor­tantes et il est significatif de constater qu'elles traduisaient une inadaptation de l'industrie française des pêches maritimes à l'évolution technico-économique dont il a été fait état plus haut ; il serait cependant erroné d'en conclure que rien d'essentiel à cet égard ne s'était produit durant la pé­riode de réalisation du Ve Plan ; à l'analyse même rapide, il se révèle au contraire que la réalité était toute différente.

b) - L'évolution amorcée.

En effet, si le taux d'expansion global annuel de la flotte était celui indiqué plus haut, celui de la puissance motrice atteignait pendant la même période 3,22 % par an (968.164 C.V. au 31 décembre 1968 contre 880.556 C.V. au 31 dé­cembre 1965), soit un chiffre sensiblement plus élevé ; en outre, et ce point est essentiel, on notait une augmentation du nombre des chalutiers congélateurs (+ 9), des thoniers congélateurs (+ 6) et de pêche fraîche (+ 9), alors qu'au contraire les navires de grande pêche salée diminuaient en quantité (5 chalutiers désarmés) ainsi que les chalutiers de pêche fraîche (- 7), les chalutiers thoniers (-23) et les langoustiers (- 13)

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.417