permanent hautement qualifié : les "gabiers", les "canonniers", les "chauffeurs" d'autrefois, qui composaient l'essentiel des équipages de la flotte, ne sont plus désormais d'aucune utilité sur des vaisseaux modernes. Il s'ensuit que les anciennes politiques de conscription ne peuvent qu'être profondément trans-formées par une telle évolution ; dans le cas de la France, ce fait explique que l'engagement volontaire soit devenu la source de recrutement la plus importante, sans éliminer entièrement toutefois les deux autres possibilités ouvertes par la "levée" des marins de la Marine Marchande et l'appel de jeunes du contingent. Mais la nécessité de conserver, en prévision d'hostilités, une réserve importante constituée par des marins de la Marine Marchande ou de pêche n'a plus de raison d'être. La loi du 9 juillet 1965, abrogeant l'ancien régime de l'Inscription maritime, n'a fait que tirer les conséquences de cette situation nouvelle ; ce faisant, elle n'en a pas moins supprimé le fondement historique du statut du marin et, à ce titre, elle constitue un premier exemple de l'incidence de l'évolution technique et économique générale sur l'environnement juridique des Gens de Mer. b) - L'évolution du régime de retraite des Gens de Mer.

Pendant deux siècles et demi - comme on l'a constaté à plusieurs reprises au cours de cette étude (29) - le régime de retraite des marins a constitué la contrepartie indispensable des lourdes sujétions qui étaient les leurs, militaires d'abord, professionnelles ensuite (pénibilité du travail et absence). Durant cette longue période, il est indéniable que ce régime a contribué au maintien sur le littoral d'une