En définitive, dans le secteur de la pêche industrielle, l'avenir à terme des sociétés de quira-taires apparaît très compromis. Le coût du progrès technique, conséquence de l'évolution générale et plus spécifiquement du contexte international de l'économie des pêches, est à l'origine du déclin de cette institution, plusieurs fois séculaire. Ce coût s'est en ef-fet accru dans des proportions telles en quelques an-nées - en 1967,1e prix d'un chalutier de grande pêche et d'un thonier congélateur s'établissait respective-ment aux alentours de douze et cinq millions de francs; aujourd'hui, ils atteignent dix-huit à vingt millions dans le premier cas, huit à huit millions et demi dans le second... - que cette forme de société ne répond plus que très imparfaitement à sa principale raison d'être, qui a toujours été de fournir les capitaux nécessaires aux investissements relatifs à la construction navale. Dans ces conditions, il est probable que l'évolution en cours aboutira à la disparition quasi totale des "quirats", ce qui n'exclut pas leur main-tien dans des secteurs de pêche économiquement moins importants (pêche artisanale côtière par exemple) ou différents (navires de plaisance).
B - L'importance économique et politique grandissante d'une institution de
crédit : la Caisse Centrale de Crédit coopératif.
a) - L'intervention de la Caisse Centrale de Crédit Coopératif dans les
opérations de Crédit Maritime Mutuel : l'art. 20 de la loi de finance du 13
août 1947

Avec l'apparition de la motorisation entre les deux-guerres, les besoins financiers de la pêche artisanale, comme ceux de la pêche industrielle, s'étaient très sensiblement

LES INSTITUTIONS DE LA PECHE MARITIME - HISTOIRE ET EVOLUTION - p.440